Publié le 13 février 2018 - Par Nicolas - Catégorie: Les radars en général
Plus d'accidents dans les zones à 80 km/h

Le nombre de victimes et d'accidents ne baissent pas dans les zones 80

Comme nous vous l'avions annoncé il y a un mois, le bilan de l'accidentologie sur les 86 kilomètres de routes où est testé l'abaissement de la vitesse à 80 km/h n'est pas bon. L'association 40 millions d'automobilistes le confirme aujourd’hui puisqu'elle arrive à la même conclusion après avoir vérifié notre étude initiale.

Comme vous pouvez le voir sur l'infographie ci-dessous, le nombre de victimes d'accidents n'a pas sensiblement varié au cours des dernières années et toujours pas en 2016 alors que durant ces douze mois la vitesse était limitée à 80 km/h dans les zones tests.

bilan accidentologie zone 80

En moyenne le nombre de victimes reste le même

Lorsque l'on compare le nombre de victimes, on s'aperçoit rapidement que le passage au 80 km/h en juillet 2015 n'a rien changé. En effet, alors que dans ces zones tests il y a eu 28 victimes au cours de l'année 2012, ce total est en hausse en 2016. Même en le comparant aux pires années, il n'y a eu que deux blessés de moins en 2016 par rapport à 2014 et un de mois par rapport à 2013.

Pourtant, la tendance aurait dû être à la baisse avec la limitation à 80 km/h puisque comme se plait a le rappeler la sécurité routière, le nombre d'accidents et de victimes diminuent lorsque la vitesse de circulation baisse. Et la vitesse de circulation a bien baissé comme nous l'indique un rapport officiel rendu public la semaine dernière.

Et dans l'analyse du nombre de victimes d'accidents corporels, il faut aussi prendre en compte l'abaissement continu du nombre de victimes puisque entre 2012 et 2016, celui-ci a baissé en moyenne de 10% sur toute la France.

Pas de bilan officiel

Devant ces résultats, on comprend mieux pour la sécurité routière n'a pas souhaité publier un bilan officiel de l'accidentologie dans les zones tests. D'ailleurs, lorsqu'il a évoqué le sujet lors de son audition au Sénat, le délégué interministériel à la sécurité routière est resté très vague en déclarant que l'accidentalité marquait "plutôt une tendance favorable"...

Dans un courrier adressé à un sénateur, le premier ministre a donné quelques chiffres précis en indiquant que « entre juillet 2015 et juillet 2017, on a recensé 20 accidents faisant 3 morts et 42 blessés » sur l'ensemble des zones tests. Mais ces chiffres sont erronés, en effet, d'après les bilans officiels du ministère de l'Intérieur, il y a déjà eu 15 accidents avec 3 morts et 40 blessés entre juillet 2015 et décembre 2016 donc sans prendre en compte les 6 premiers mois de 2017 pour lesquels les chiffres précis n'ont pas encore été rendus public.

Même si le bilan n'est pas bon, cela ne changera rien puisque la  sécurité routière a déjà mis en garde plusieurs fois en indiquant que deux ans d'étude « sur un tronçon aussi court ce n'est pas suffisant pour faire une bonne étude d'accidentalité » ou encore que « si les données d’accidentalité disponibles ont marqué une tendance positive, la période considérée et le faible nombre de kilomètres concernés sont cependant trop réduits pour pouvoir en tirer des conclusions définitives, cinq années étant le délai scientifique retenu dans ce type d’études ».

Députés et sénateurs contre la mesure

Comme la majorité des français, de nombreux députés et sénateurs sont opposés à cette mesure et ne manque pas de le rappeler ces derniers jours.

Au Sénat, c'est un groupe de travail dédié à cette mesure qui a été mis en place afin d'étudier les résultats de l’expérimentation et d'évaluer la pertinence de sa généralisation à l'ensemble du réseau. Ces conclusions doivent être rendues au plus tard fin mars. De plus, cette commission composée des sénateurs Michel Raison (LR), Jean-Luc Fichet (PS) et Michèle Vullien (UDI) a déjà demandé officiellement le report de cette mesure.

Le mécontentement se fait également sentir chez les députés d'ailleurs Fabien Di Filippo (LR), a  récemment interpellé le gouvernement à l'Assemblée : « Les Français éprouvent un fort sentiment d'injustice en se disant qu'ils n'ont pas d'autre choix que de prendre la voiture et qu'ils se retrouvent pénalisés par l'allongement des temps de trajet. Ils se disent aussi que, derrière cette mesure, il y a la volonté du gouvernement de les ratiboiser financièrement. Donc ça crée de la crispation. »

Des manifestations partout en France

La mobilisation des usagers de la route contre cette mesure est forte, de nombreuses manifestations organisées conjointement entre la Fédération Française des Motards en Colère et l'association 40 millions d'automobilistes rassemblent chaque week-end des milliers de participants.

Et des manifestations sont organisées chaque week-end! Ce samedi 24 février, deux sont organisées, une à Lyon et l'autre à Rouen. Le week-end dernier, 5000 manifestants se sont regroupés pour la manifestation de Caen et d'autres cortèges ont eu lieu notamment à Rennes, Tours ou Nice.

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