Il était une fois les radars automatiques. Au commencement lorsqu'ils sont apparus en 2003, les automobilistes croulaient sous une pluie de flashs bien visibles. Puis tout a changé. D'abord, ce sont les radars mobiles, nos bons vieux hiboux, qui ont commencé à ne plus délivrer d'éclairs en journée lorsque la luminosité est suffisante. Puis ce sont les radars tronçons qui, flashant tout ce qui passent devant eux, ont été obligés de passer au flash infrarouge invisible à l'oeil nu. Ensuite, ce sont les voitures radars embarquées qui ont adopté ce type de flash pour être certaines de passer le plus possible inaperçues dans la circulation.
Mais le véritable tournant a été l'avènement des radars tourelles après les destructions massives des anciennes cabines lors de l'épisode des gilets jaunes. Aujourd'hui on se retrouve avec plus de 1500 de ses cabines fixes qui flashent incognito sur le bord des routes.
Les radars tourelles n'ont pas de flash visible
Et l'épidémie se poursuit! Après les radars double face qui passent au flash infrarouge, c'est au tour des radars autonomes de cacher leur flash! Sans même parler des nouveaux radars urbains qui, eux aussi, flashent sans se faire remarquer...
Un flash moins visible
Pour les radars autonomes, on ne parle pas de flashs invisibles car ils ne le sont pas tout à fait. Plutôt que d'utiliser un filtre infrarouge, les services de l'État préfèrent équiper ces cabines d'un dispositif qui rend le flash beaucoup moins visible.
Le flash est recouvert d'un système composé de deux filtres utilisés en photographie. Le premier est un filtre gris pour atténuer au maximum la lumière émise par le flash et le second est un filtre en nid d'abeille pour focaliser le rayon lumineux. Ce système permet de réduire fortement l'intensité du flash.
Le filtre nid d'abeille sur le flash du radar autonome
Pour être tout à fait honnête, ce dispositif n'est pas nouveau. On l'avait déjà repéré en 2017! Mais il restait très peu utilisé jusqu'à l'année dernière.
Une configuration particulière
Et si son utilisation restait confidentielle, c'est pour une bonne raison. C'est parce que ce filtre n'est utilisé que dans des cas spécifiques. En effet, selon le manuel utilisateur du radar autonome, le flash émis est dangereux pour l'homme lorsque l'on se trouve à moins de deux mètres de la cabine. Ainsi, ce filtre n'est utilisé que lorsqu'un cheminement piéton est présent aux abords de la cabine.
Pourquoi ce filtre fait un retour en force ces derniers mois? C'est tout simplement parce que les radars autonomes investissent de plus en plus souvent les trottoirs des agglomérations! Alors que jusqu'à présent, ils étaient plutôt réservés pour une utilisation sur les routes de campagne...
On en trouvent désormais sur la promenade des Anglais à Nice, mais aussi dans le centre de Nancy, ou encore dans des traversées de villes voir de villages comme à Thury-Harcourt (14), Nomeny (54), Clamecy (58), Jaulzy (60) et bien d'autres encore.
Le radar sur la Promenade des Anglais
Identifier les radars sans flashs
Il est très simple d'identifier les radars autonomes qui sont munis d'un dispositif rendant le flash peu visible. Pour cela, il suffit de regarder du côté gauche de la vitre de la cabine. C'est ici que se trouve le système de flash.
Dans une cabine classique, on aperçoit très bien le flash qui se présente sous la forme d'un gros rond blanc.
Radar autonome avec flash visible
A l'inverse, sur une cabine équipée d'un flash invisible, la zone reste toute noire. Même de près, il faut se coller à la vitre pour apercevoir le nid d'abeille.
Radar autonome avec flash invisible
Publié le 30 septembre 2025