Radars anti-bruit, le niveau sonore maximum autorisé est fixé plus bas que prévu

Les radars n'en finissent plus de se diversifier. Non content de traquer déjà vos excès de vitesse ou vos franchissements de feu rouge, les contrôles automatiques s'attaquent maintenant aux véhicules bruyants.

Ces radars d'un nouveau genre ne sont pas là pour améliorer la sécurité routière mais pour lutter contre la pollution sonore en mesurant les niveaux d'émissions sonores des véhicules.

Plusieurs modèles sont en test

Le bruit est une source de nuisance qui peut avoir un impact sur la santé notamment à cause des troubles du sommeil engendrés. Le contrôle des nuisances dues à une conduite utilisant le moteur à des régimes excessifs ou à des véhicules « trafiqués » est une demande constante des riverains des axes routiers.

Le ministère de la transition écologique a donc décidé de répondre à cette demande en développant des radars anti-bruit permettant le contrôle automatique des niveaux d’émissions sonores des véhicules.

Une expérimentation se déroule actuellement dans sept collectivités qui se sont portées volontaires: Paris, Toulouse, Nice, Bron (69), Villeneuve-le-Roi (94), Rueil-Malmaison (92) et Saint-Lambert-des-Bois (78).

Depuis le mois de janvier, trois modèles de radars sont testés à des fins d'étude et d'analyse de la performance technique des différentes cabines en vue de leur homologation.

Le seuil de déclenchement

L'expérimentation avait également pour but de déterminer le volume sonore que les véhicules ne doivent pas dépasser.

Au début de la phase d'expérimentation, la directrice de Bruitparif annonçait dans les médias un seuil maximum de 90 décibels avant de revoir ce chiffre à la baisse quelques semaines plus tard en indiquant que le seuil de déclenchement du radar se situerait entre 85 et 90 décibels.

Le radar anti-bruit installé à Bron (69)

Après quelques mois de test, le verdict est tombé et le seuil à ne pas dépasser a été fixé à un niveau plus bas que prévu.

Finalement, ce sera 83 décibels. Un chiffre considéré comme « un seuil de risque pour l'audition ».

Si ce seuil ne devrait pas poser de problèmes à la très grande majorité des voitures dont le niveau sonore est généralement fixé à 72 dB maximum, il faudra faire attention si l'on dispose d'un véhicule plus puissant.

Pour les motos par contre, il faudra être très vigilant puisque la plupart sont homologuées à 80 décibels, à 50 km/h et en troisième.

Il est à noter qu'une dérogation est prévue pour certains véhicules anciens dont le niveau sonore est susceptible de dépasser le seuil maximum autorisé par construction, ou encore pour les véhicules agricoles.

42 infractions par jour

D'après les informations obtenues par Actu Val-de-Marne, les trois radars anti-bruit installés sur la commune de Villeneuve-le-Roi dans le Val de Marne enregistrent en moyenne chaque jour, 42 véhicules dont le niveau sonore dépasse les 83 décibels.

Les infractions concernent plutôt les deux roues, scooters ou motos avec une vingtaine de déclenchement par jour. Viennent ensuite les poids-lourds, les bus et les cars avec 14 bruit excessif par jour et enfin les voitures avec une moyenne de 8 déclenchements quotidiens.

Si pour le moment, les véhicules en infraction ne risquent rien puisque les radars sont toujours en phase de test, cela ne va pas durer. Les premières homologations de ces radars anti-bruit sont attendues pour le début de l'année 2023.

Dès qu'elles seront publiées, les radars sonores pourront envoyer des avis de contravention aux contrevenants qui devront payer une amende forfaitaire de 135 euros, minorée à 90 euros en cas de paiement dans les 15 jours.

Si la seconde année d'expérimentation avec verbalisation est concluante, les radars sonores commenceront à être installés en dehors des zones de tests courant 2024.

Comme ces nuisances sonores sont vécues comme un véritable fléau par beaucoup d'habitants, nul doute que ces petits boitiers vont très vite se multiplier partout en France.